Les antibiotiques, c'est pas automatique
Entendu il y a quelques jours en cours de « politique de l’intégration européenne », au cours d’une discussion sur la libéralisation des services postaux dans l’U.E prévue pour 2011:
une élève, agacée (européenne mais pas française vous vous en doutez)
« Mais je comprends pas pourquoi ils veulent pas libéraliser les services publiques alors qu’on sait que la mise en concurrence fait baisser les prix et que du coup ils paieront moins cher, c’est dans leur intérêt pourtant !! »
c’est ce qui s’appelle avoir parfaitement intériorisé le paradigme du capitalisme
sachez mademoiselle que si ce mécanisme peut parfois marcher, il y a aussi des fois ou il ne marche pas… par exemple lorsque les entreprises s’entendent sur les prix qu’elles font payer, comme les opérateurs téléphoniques français qui nous font raquer les sms depuis tant d’années parce qu’ils se sont tous mis d’accord tacitement pour ne pas baisser les prix...
(En termes simples, on peut dire qu'un paradigme est un ensemble de notions, de conceptions, de valeurs, de croyances qui servent en quelque sorte de grille d'analyse de la réalité. Un changement de paradigme entraîne nécessairement un bouleversement car il influe directement sur la vision de la réalité et sur l'explication que l'on donne des éléments de cette réalité. Par exemple, le fait que l'on sache que que c'est la terre qui tourne au tour du soleil et non l'inverse, influence notre conception de l'univers).
tout ça pour dire qu'il faut se méfier des modèles de pensée unique qu'on semble vouloir nous imposer, et ne pas oublier que d'autres manières d'envisager les choses sont toujours possibles.
"L'endoctrinement n'est nullement incompatible avec la démocratie. Il est plutôt, comme certains l'ont remarqué, son essence même. C'est que, dans un Etat militaire, ce que les gens pensent importe peu. Une matraque est là pour les contrôler. Si l'Etat perd son bâton et si la force n'opère plus et si le peuple lève la voix, alors apparaît ce problème. Les gens deviennent si arrogants qu'ils refusent l'autorité civile. Il faut alors contrôler leurs pensées. Pour se faire, on a recours à la propagande, à la fabrication du consensus d'illusions nécessaires."
Noam Chomsky - né en 1928 - Interview à la radio étudiante American Focus